
1960 - 1970 / 1970 - 1974 / 1974 - 1982 / 1982 - 1988 / 1988 +
Considéré comme l’un des piliers de l’industrie musicale canadienne, André Perry, fondateur de Le Studio Morin
Heights (1974-1988), est actuellement partenaire fondateur et président de Fidelio Technologies Inc., propriétaire du
label audiophile 2xHD (www.2xHD.com). Pour ce label, il a développé 2xHD Fusion, un système exclusif de mastering qui transforme les enregistrements maîtres analogiques et numériques en cinq formats haute résolution, dont DXD et
DSD. Le label produit également des enregistrements audiophiles sur vinyle, CD et bandes audio bobine-à-bobine, en
appliquant les mêmes standards de qualité supérieure, et agit aussi comme licencié de divers catalogues.
Né à Verdun, une banlieue de Montréal, en 1937, André Perry a commencé sa carrière comme
batteur de jazz et chanteur à l’âge de 17 ans. À 20 ans, il était déjà très sollicité comme musicien de
studio et dirigeait son propre groupe de jazz, remportant en 1962 le Grand Prix du Disque canadien
(aujourd’hui ADISQ) dans la catégorie « Révélation masculine de l’année ».
Il ouvre en 1962 son premier studio d’enregistrement — Studio André Perry — situé à Ville Brossard, en banlieue de Montréal.
Dès les premières années, la passion d’André Perry pour l’excellence attira la plupart des artistes québécois dans son studio. Ses contributions significatives aux débuts de carrière des chefs de file de cette jeune industrie renforcèrent sa réputation. L’album phare de Jean-Pierre Ferland, Jaune, produit et enregistré par Perry, demeure encore aujourd’hui une œuvre marquante dans l’histoire musicale du Québec. En février 2008, un sondage du quotidien montréalais La Presse, portant sur les meilleurs albums québécois des 50 dernières années, classait Jaune au premier rang et Lindbergh de Robert Charlebois — également produit et enregistré par Perry à la même époque — au deuxième rang. Un sondage similaire réalisé auparavant par l’hebdomadaire culturel Voir avait produit les mêmes résultats.
Guidé par une volonté constante d’innover et de demeurer à la fine pointe de la technologie, le studio
de Perry est le premier au Canada à intégrer des équipements comme une console transistorisée, un
synthétiseur Moog et des enregistreurs multipistes. Sa réputation d’innovateur l’amène à recevoir des
mandats majeurs. Les gouvernements fédéral et provincial lui confient la production des
présentations multimédias de leurs pavillons respectifs à Expo 67. Le comité organisateur des Jeux
olympiques de Montréal (COJO) lui confie la musique des cérémonies d’ouverture et de clôture. Les
Grands Ballets Canadiens lui demandent de créer un environnement de lecture multicanal unique
pour leur mise en scène de Tommy, l’opéra rock du groupe The Who, à la Place des Arts de
Montréal. Le chorégraphe Eddy Toussaint lui commande également la composition et la production
d’une musique électronique originale pour sa compagnie de ballet — une première à l’époque.
En 1969, John Lennon et Yoko Ono viennent à Montréal pour leur « Bed-In pour la paix » et invitent Perry à enregistrer ce qui deviendra l’hymne emblématique Give Peace a Chance. En reconnaissance de sa contribution au mixage final et à la postproduction, Lennon fait inscrire l’adresse complète du studio de Perry sur l’étiquette du disque — un geste unique, jamais répété. Au printemps 2009, pour souligner le 40e anniversaire de cet événement, le Musée des beaux-arts de Montréal présente une exposition très populaire, conçue en collaboration avec Yoko Ono, mettant en vedette des objets du Bed-In, l’enregistrement, les œuvres et souvenirs d’Ono, ainsi que la contribution de Perry. L’exposition bat des records d’assistance.
Perry fait l’acquisition d’une église anglicane située sur la place Amherst, au centre-ville de Montréal, et y installe son studio. Dès 1970, bien avant l’ère numérique, il convainc la multinationale Ampex Corporation de développer un dispositif de verrouillage capable de synchroniser plusieurs enregistreurs multipistes, augmentant ainsi la capacité du studio de 16 à 32 pistes.
En 1972, Perry vend le studio de l’église pour se concentrer sur la production d’albums et la gestion de sa nouvelle compagnie, Good Noise Records. Il se rapproche alors de la scène underground new- yorkaise, où il collabore avec Tony Levin, David Spinozza, John Lissauer et les Brecker Brothers.
André Perry conçoit et construit Le Studio (Morin-Heights), qu’il dirige avec sa partenaire de vie et
d’affaires, Yaël Brandeis Perry. Niché dans les Laurentides, à 65 km de Montréal, Le Studio repose
sur un concept révolutionnaire : combiner l’immersion créative à une technologie de pointe, tout en
rompant avec les normes acoustiques traditionnelles. Situé loin des grands centres urbains, le studio
accueille les artistes en résidence complète pendant leurs sessions d’enregistrement.
Avec Abbey Road à Londres, Le Studio est l’un des premiers au monde à adopter la célèbre console
Mastersystem Solid State Logic (SSL). Les commentaires de Perry sont régulièrement intégrés dans
les versions ultérieures de la console par le fabricant. Aujourd’hui encore, la SSL demeure la norme
de référence de l’industrie. Fidèle à son esprit d’innovation, Perry fait aussi du Studio l’un des
premiers à intégrer la technologie d’enregistrement numérique, notamment le JVC BP90 à deux
pistes, utilisé pour l’album Synchronicity du groupe The Police.
Sa philosophie axée sur l’artiste redéfinit l’industrie des studios d’enregistrement. Il rompt avec les
studios sombres et confinés pour créer un espace adapté à la vision de chaque musicien. L’alliance
d’équipements européens et nord-américains confère au studio une grande polyvalence. Chaque
album possède sa propre identité : Chicago 13, Moving Pictures de Rush (le plus populaire des sept
albums du groupe enregistrés au Studio), Numbers, Izitso et Back to Earth de Cat Stevens, Boy in
the Box de Corey Hart, Children of the World et Saturday Night Fever des Bee Gees — tous
témoignent d’une signature sonore distincte.
Le Studio devient rapidement une destination prisée par les plus grands noms de la musique,
notamment (par ordre alphabétique) : Bryan Adams, les Bee Gees, David Bowie, Cat Stevens,
Chicago, Julien Clerc, Roberta Flack, Corey Hart, Ian Hunter, Catherine Lara, Kim Mitchell, Nazareth,
The Police, The Ramones, Keith Richards, Rush, Sting et le groupe Toronto. Avec AIR
MONTSERRAT de George Martin, Le Studio est nommé Meilleur studio d’enregistrement au monde
par Pro Sound News dans son palmarès annuel Recording & Sound Awards. Au fil des années, plus
de 500 millions d’albums des enregistrements réalisés au Studio ont été vendus.
Pendant que Yaël Brandeis s’occupe des opérations quotidiennes, Perry continue de produire et
d’enregistrer des artistes de tous horizons. Il soutient aussi les jeunes talents québécois en leur
offrant du temps de studio et des conseils. Il siège au conseil d’administration de la CIRPA (Canadian
Independent Record Production Association) et est membre fondateur de l’ADISQ (Association
québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo) ainsi que de l’alliance
CIRPA/ADISQ.
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Inspiré par l’adaptation vidéo de Tristan et Isolde de Wagner par Ron Hayes, et anticipant l’essor de
la vidéo, Perry élargit les activités du Studio en y intégrant André Perry Vidéo. Ce département
devient l’une des installations de production vidéo les plus avancées de son époque, avec studio de
musique électronique, services de graphisme informatique, salles de montage et plateau de
tournage.
Par la suite, André Perry Vidéo produit des émissions spéciales pour les grands réseaux canadiens et américains, notamment The World Challenge avec Peter Ustinov, des prestations du violoniste Itzhak Perlman, de l’Orchestre symphonique de Montréal, ainsi que des émissions avec Nancy Reagan et Barbara Walters. L’équipe produit également des films industriels pour SNC-Lavalin et le Kennedy Center, des génériques pour Bye Bye et Les Beaux Dimanches (Radio-Canada), les introductions des matchs de la NFL pour NBC, celle du Cosby Show pour CBS, ainsi que de nombreux vidéoclips et publicités.
En 1986, Le Studio et André Perry Vidéo sont introduits à la Bourse de Montréal sous le nom de
Groupe André Perry Inc. L’entreprise s’agrandit, construit un studio similaire à Washington D.C., et
acquiert deux firmes de vidéo et de graphisme informatique — l’une à San Francisco, l’autre dans la
Silicon Valley. En 1987, la société lève 25 millions $ grâce à une émission obligataire convertible en
Suisse, afin de financer sa croissance.
En 1988, Perry vend ses parts dans la société.
André Perry, C.M. (Membre de l’Ordre du Canada), PhD honorifique de l’université Laval, est actuellement président et cofondateur de Fidelio Technologies Inc. (www.2xhd.com)
Informations de contact
Courriel: [email protected]